Visitez des lieux d’hébergement !

Visitez des lieux d’hébergement tant que vous pouvez le faire de votre initiative. N’attendez pas d’être acculés ou que d’autres décident en catastrophe pour vous! 

Bien sûr, chacun préfère continuer sa vie chez lui. Malheureusement le maintien à domicile ne sera pas toujours possible en raison de la nature de certaines pathologies même avec des aides à domicile. Nul ne peut prévoir.

mr,mrs,homes

S’informer sur les maisons de repos, comprendre le fonctionnement d’une résidence, savoir à quoi s’attendre au niveau de l’espace, de l’encadrement, s’informer sur les coûts ou évaluer quelle formule pourrait vous convenir y compris le choix de rester à votre domicile est donc une excellente stratégie. Les éventualités futures se préparent en amont, se discutent aussi avec les proches pour une bonne organisation ou transition.

Il  vous est parfaitement possible de vous informer dès maintenant sur les lieux d’hébergement.

Comment faire ?

  • Pour une visite classique d’un lieu d’accueil et recueillir des informations détaillées, vous devrez demander un rendez-vous à la direction.
  • Beaucoup de formules souples et gratuites permettent cependant de faire une première approche des maison de repos.

Certains établissement organisent des journées portes ouvertes, d’autres des journées récréatives (marché de Noel, chasse aux œufs de Pâques…) ou des après-midi d’information.

Avec le vieillissement de la population, avoir une connaissance ou un proche en maison de repos est devenu fréquent. Aller visiter un proche en maison de repos est toujours une bonne idée. Bien souvent, celui-ci vous donnera un avis sur l’ambiance habituelle de sa maison de repos et le dynamisme des équipes.

  • Enfin quelques établissements bruxellois propose  de nouvelles formules de découverte payantes séjour de 1 mois (dès 69 €/ jour) (1) ou journée entière avec planning spécifique d’activités et repas (dès 25 € la journée et sur réservation )(2).

Lors des visites, il est très important de déterminer 1) s’il s’agit d’un home public ou privé notamment parce les homes publics favorisent souvent l’accès aux  seuls habitants de leur commune 2) quel est le profil de la structure visitée: maison de repos ou MR, Maison de Repos et de Soins ou MRS, Résidence Service, Centre de soins de jour :…qui détermine les paramètres de coût.

Contrairement à des propos entendus lors de journées d’informations, la distinction entre une Maison de repos (MR) et Maison de repos et de soins (MRS) n’est pas qu’administrative mais peut avoir un impact pour le résident. Comme dans une MR, les résidents de MRS bénéficient des services habituels de restauration, d’animations et activités de loisirs mais leur état de santé exige les soins d’un médecin coordinateur, des soins infirmiers, paramédicaux et/ou de kinésithérapie compris dans leur forfait journalier. En MRS où sont accueillis des résidents fortement dépendants, le personnel est plus nombreux. Un lien fonctionnel avec un service hospitalier et un personnel compétent pour des soins palliatifs sont assurés (3). Les deux structures MR et MRS peuvent cependant coexister au sein d’un même établissement.

  • Pour les personnes déjà décidées pour un établissement précis, un court séjour (à partir de 60 ans) pour 3 mois maximum par année civile est envisageable dans certains cas. 

Ne vous laissez pas séduire par la tendance «hôtellerie de luxe» très à la mode et ne signez pas un engagement lors de visites de découverte sans avoir visité plusieurs endroits ou déterminé la formule la plus adéquate pour vous selon vos contraintes personnelles ( santé, finances, aire géographique, facilités d’accès pour la famille). Sachez aussi que trouver une solution d’hébergement pour un couple (4) à un prix accessible est mission quasi impossible.

Avec les beaux jours promis par les premières de fleurs de magnolias, pensez peut-être à visiter divers lieux d’hébergement pour nourrir vos réflexions sur base d’éléments concrets et non fantasmés. 

1. Maison de repos Azalées à Evere jusqu’au 30 juin 2016.

2.Tous les 1ers jeudis du mois; Résidence Domitys Auderghem.

3. Des MR peuvent assurer des soins attentifs pour des personnes très dependantes mais ce n’est pas toujours le cas faute de moyens humains. Des équipes externes de soins peuvent également intervenir en maison de repos pour assurer des soins palliatifs.

4. Bien souvent,  pour diverses raisons notamment des pathologies différentes, ce sont deux chambres séparées qui sont alors choisies.

Court séjour en home

Madame Chausteur nous relatait ici son séjour aux Charmilles. Comment s’organise ce type d’accueil temporaire ?

A partir de 60 ans, en cas de difficultés, il existe une intéressante possibilité pour tous de faire une halte et de séjourner de manière temporaire dans une maison de repos.

Certaines maisons de repos, ou maisons de repos et de soins, ont la possibilité d’accueillir des personnes âgées de 60 ans au moins, en court-séjour ou séjour temporaire pour une durée de quelques semaines à 3 mois maximum par année civile avant qu’elles ne regagnent leur  domicile.

Cet accueil temporaire est une  prise en charge complète. Cette piste souvent méconnue est accessible à tous et n’est pas uniquement réservée aux convalescents ou aux personnes munies de certificats médicaux.

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Les raisons d’un séjour temporaire peuvent être diverses :

  • Période de répit pour le conjoint aidant,
  • Garantie pour un conjoint aidant lui-même hospitalisé que l’autre membre du couple est pris en charge,
  • Convalescence après une sortie d’hôpital,
  • Ecart du domicile si des travaux sont nécessaires au logement,
  • Congé de la famille aidante,
  • Première prise de contact avec une maison de repos
  • etc…

Cette formule permet soit de faire une pause, soit de réfléchir à l’entrée future en home. La finalité du court séjour reste sans ambiguïté le retour du résident à domicile.

J’ai rencontré dans un home bruxellois…

  • une dame de 78 ans qui ne voulait pas rester seule en hiver chez elle et passait 3 mois  dans le home avant de regagner sa maison assez isolée en brabant wallon,
  • une autre résidente qui souhaitait« tester » une maison de repos avant de quitter définitivement son appartement,
  • un monsieur, 62 ans, veuf, toujours actif, qui y faisait sa convalescence après une grave opération.

En cas de convalescence

Les séjours hospitaliers sont de plus en plus brefs. Pour un convalescent isolé, un court séjour en maison de repos est une opportunité offrant plus de sécurité qu’un retour brutal au domicile. Une présence constante, des repas préparés et les soins sont assurés. Beaucoup d’hôpitaux ont d’ailleurs des liens privilégiés avec quelques maisons de repos proches de leur implantation  pour permettre l’accueil de convalescents sortants et intéressés par cette formule.

Toutes les maisons de repos et maisons de repos et de soins n’organisent pas ces accueils courts car elles doivent être titulaires d’un agrément pour le type de séjour, pour le nombre de lits, et avoir des chambres réservées au court séjour. D’autre part, selon la période, leur équipement ou la disponibilité de leur personnel, ces établissements peuvent ne pas recevoir des personnes demandant des soins trop lourds à gérer dans le cadre d’un court-séjour. L’accueil est avant tout une question de dialogue avec la direction pour assurer une prise en charge fructueuse.

Rappelons que certains convalescents sur base d’un rapport médical indispensable et suivant la nature de leur pathologie ont aussi l’option d’intégrer un centre de revalidation.

Entre la phase de traitement aigu et le retour à la maison, une autre alternative pour des personnes gravement malades ou malades chroniques, consiste à séjourner quelques semaines dans un centre de convalescence de la mutuelle. Il faut s’adresser à sa mutuelle qui détermine les conditions d’accès à ses centres adaptés souvent situés à la mer ou dans les Ardennes.


Ces trois formules, qui peuvent parfois se combiner, permettent de réaliser la transition nécessaire avant un retour en bonne condition au domicile.



Où trouver ces maisons de repos ou maison de repos et de soins pour un accueil temporaire ?

Bruxelles

a) Sur le site www.ccc-ggc.irisnet.be , sous le Titre « Institutions agréées » (par la Commission communautaire commune):

  • Maisons de repos et de soins (MRS): rubrique « Politique de la Santé », vocable « Accueil et Hébergement »;
  • Maisons de repos (MR):   rubrique « Aide aux personnes », vocable « Personnes âgées ».

 b) Toujours sur le territoire bilingue de Bruxelles-Capitale  sont agréés d’autres établissements par la  Commission communautaire française, que l’on peut localiser via ce lien

 c) Communauté  communautaire flamande: voir  vgc


Wallonie

sur le site du Service public de Wallonie:  voir le sitesanté. Dans la rubrique des documents téléchargeables (à droite de la page) figure une liste actualisée des établissements d’accueil, y inclus le court-séjour.

«Une soirée d’été aux Charmilles, Auvelais… »

Lors d’une période de convalescence avant de regagner son domicile, Madame Chausteur, écrivain, 94 ans, a séjourné en court-séjour aux Charmilles à Auvelais. Elle nous décrit comme un peintre impressionniste une soirée d’été dans l’établissement.


Fenêtre ouverte pour profiter du soleil, j’aperçois dans la prairie un petit oiseau, ventre tout blanc, tête, dos, queue noirs, c’est une pie.

Elle picore ou se rafraîchit à l’ombre d’arbres en fleurs, peu nombreux dans la verdure épaisse qui les entoure…Calme et beauté!

Le soleil a reculé. Pardon! Erreur, c’est la Terre, incapable de rester en place. Le ciel d’un bleu timide se cherche une place entre des nuages divers qui eux aussi me font rêver!

Ici, le profil d’une île connue; là les volutes d’une cheminée, la dentelle d’une vague marine.

Stop! Et les Charmilles?

Ce ne sont pas des abris de feuillage à buts divers comme ceux des dames et demoiselles de la Cour de France, dans un passé très loin.

Beaucoup mieux : un grand bâtiment solide, bien agencé. Une maison de repos et de soins aux buts précis.

Ce n’est pas un abri précaire, c’est la sécurité assurée dans des bâtiments solides, bien étudiés, agréables, sur une vaste superficie pour l’ensemble « immobilier»et une large étendue pour les bienfaits de la nature.

Une « Maison de vie » pour les délaissés, des blessés, des victimes d’une existence peu favorable, pour des personnes d’un âge avancé(troisième ou plus) atteintes par des accidents corporels, des maladies, des infirmités, pour quoi ou pour qui, la médecine actuelle, malgré ses progrès constants, ne peut plus grand-chose.

Le vingtième siècle qui parait déjà si éloigné pour certains, n’a pas manqué de guerres dans notre pays, en Europe et dans le monde: cherche-t-on une compensation? Il faut par exemple toujours aller plus vite: trains, autos, avions, bateaux, rencontres et réussites personnelles; par contre, l’ancien espace vital a rétréci, telle l’antique «ferme», demeure familiale où plusieurs générations restaient, séparées sous un même toit.

Les Charmilles assurent donc le relais, la vie et bien sûr, les soins!

Aux trois étages occupés par les résidents, des «blouses blanches d’uniforme», survêtement de précaution, virevoltent dès le matin pour distribuer et surveiller, les directives médicales inscrites pour chacun, aider les moins valides à revêtir une tenue valorisante,…

Ensuite une autre desserte roulante (accompagnée bientôt par les sourires des nouveaux résidents) : une brosse- balai! Son manche est presque aussi long que la taille de la préposée à l’hygiène et la propreté des locaux publics et privés!

Les équipes responsables de la restauration déposent, dans les chambres ou sur les tables conviviales de la vaste salle à manger, les assiettes d’aliments des plus naturels.

A côté d’autres spécialistes officiellement reconnus, il faut ajouter des bénévoles, parfois anciennes ; leur coup d’œil «panoramique» sur les personnes et sur les choses obtient toujours des résultats favorables à tous.

«La nuit s’étend sur les champs de  bataille»  (Victor Hugo – début du 19e siècle). Non! En astronomie, l’obscurité vespérale ne descend pas, elle monte peu à peu, au fur et à mesure que la Terre-Planète s’éloigne de la Terre-Sol, par son mouvement perpétuel.

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Au fond du tableau, un bruit…? Ferroviaire? Oui! Des trains; le modeste: Charleroi-Liège ou le long France- Allemagne (ou Paris – Aachen…). Plus haut, un itinéraire routier, électrique, s’allume pour les noctambules…

Bonne nuit, les Charmilles!

Marie-Andrée Chausteur.

Mai-juin 2012

 

Publié avec l’aimable autorisation de l’auteur (publié dans Charmillésime octobre 2012)

Femme de lettres, enseignante, Marie-Andrée Chausteur a publié des récits, romans, des recueils de poésie pour enfants («Brindilles»-3 tomes). Outre ses œuvres de fiction, elle a publié des récits inspirés de voyages. De nombreux prix littéraires couronnent son œuvre.

Son dernier ouvrage «Femmes obstinées Droits conquis!» évoque le destin de toutes ces femmes qui furent des pionnières et ont marqué l’histoire des sciences.

Possibilité d’acquérir l’ouvrage en  contactant l’auteur  (tél 081 734612)

Entrer en maison de retraite: une expérience vécue (2)

Poursuivons le parcours des réflexions de Monsieur Georges Depestel, rédigées après un an de séjour à la maison de repos du Grand Chemin (la première partie de ses réflexions a été publiée sur ce blog le 6/11/2012)


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Oeuvre picturale « Etoile du matin », Alex Janvier – Canada


4/ Il y a ensuite les maisons de retraite ou les maisons de repos et de soins. Celle où je vis figure parmi celles-ci. Il faut envisager, et c’est essentiel, un home situé à proximité du domicile des plus proches parents. Les contacts physiques-éléments importants de soutien moral- n’en seront que facilités. A défaut d’une connaissance par ouï-dire, il est bon de visiter l’une ou l’autre institution spécialisée. Mais le bouche-à-oreille reste le meilleur moyen dont on dispose.

 5/ Les premiers jours du séjour sont toujours difficiles à affronter et là c’est par le pragmatisme et le raisonnement que l’on progresse dans l’élaboration d’un rythme de vie nouveau. On ne doit pas hésiter à participer aux activités organisées par la Maison, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de celle-ci. Ne pas en être peut conduire à la dépression et à la retraite vers une bulle de solitude d’où il est difficile de sortir.

En rédigeant ces conclusions, je décris, en quelque sorte, le cours de mon séjour d’un an à La maison du Grand Chemin. Je dis souvent : certes j’étais heureux auparavant, mais je ne suis pas malheureux aujourd’hui. Car si cet « auparavant » n’existe plus hors les souvenirs que l’on ne peut perdre, j’ai néanmoins pu reconstituer une ambiance de vie qui, dans certains de ses aspects, me restitue un peu du goût et de cette saveur de cet «  auparavant ».

Georges Depestel

Bilan Clôturé le 31 janvier 2012 à Neufvilles,

Maison du Grand Chemin

 

L’article de Monsieur G. DEPESTEL a été publié dans « Le Borain » (Bulletin d’information du cercle Royal Borain de Bruxelles,  n° 184 octobre 2012)  et est reproduit grâce à son aimable autorisation.

Entrer en maison de retraite: une expérience vécue (1)

L’entrée en maison de retraite reste encore une phase délicate qui effraye les familles et tétanise certains seniors.

Monsieur Georges Depestel livre ici, avec finesse, ses réflexions sur ce sujet, après un an de séjour à la maison de repos du Grand Chemin où il a décidé de séjourner. Il a la  générosité de nous faire partager le bilan de son expérience. Ce témoignage de première main permettra d’éclairer d’autres personnes concernées.

Agé de 91 ans, bon pied, bon œil, cet ancien journaliste (40 ans de DH)  rédige des articles dans le bulletin de la Maison du Grand Chemin. Pour lui « le besoin d’écrire, c’est comme le vélo, cela ne s’oublie pas ».

Voici la première partie de ses réflexions :

1/ Entrer dans une Maison de retraite n’est pas la fin de tout. C’est même le début d’une période nouvelle qui sera acceptable ou repoussée selon le tempérament et la force de caractère de celui qui est confronté à cette solution. Et j’en viens immédiatement à l’image que je donne souvent de cette situation : celle du verre à moitié plein ou à moitié vide. Chacun fait son choix entre ces deux propositions et ce choix déterminera la couleur de sa vie future : elle sera rose ou grise.

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2/ Avant tout, il ne faut jamais dire que jamais on n’ira en Maison de retraite. Ce sont les circonstances imprévisibles de la vie qui imposeront la possibilité de cette solution. Et ces circonstances sont multiples. Donc laissons de côté ces  proclamations indignées qui ne rendront que plus difficile l’examen du problème qui est posé et la recherche de solutions.

3/ La décision ayant été prise, il importe de rechercher «  le bon endroit » pour la mettre en application. Il y a bien entendu les «  résidences » assez coûteuses où l’on est pris en charge dans un décor souvent luxueux. Ce choix implique un calcul budgétaire dont les résultats ne sont pas à la portée de la majorité des futurs résidents.

Georges Depestel

Lire la seconde partie dans « Entrer en maison de retraite: une expérience vécue (2) »

Cet article a été publié dans « Le Borain » n° 184, octobre 2012 (Bulletin d’information du cercle Royal Borain de Bruxelles) et est reproduit ici grâce à l’aimable autorisation de Monsieur G. Depestel.