Onni Rellonen, petit entrepreneur en faillite et le colonel Hermanni Kemppainen, un veuf éploré, ont chacun l’idée de se suicider. Ils se rencontrent par hasard, à ce moment, dans une grange.
Mais la grange n’était pas vide !
Ils dialoguent et décident de rassembler discrètement au sein d’une nouvelle association d’autres candidats au suicide pour un projet de suicide collectif. Six cents désespérés se manifestent. Au terme d’un symposium et de discussions, un groupe de soixante suicidaires décident de passer du bon temps et de voyager tous ensemble avant la date limite qu’ils se sont fixée. Ils embarquent dans un car de tourisme pour une expédition pittoresque qui les mènera de la Finlande au Portugal, au cap de la Fin du monde.
L’auteur
Né en Laponie finlandaise en 1942, Arto Paasilinna est décédé 2018. Il fut bûcheron, ouvrier agricole, journaliste. Il est l’auteur d’une vingtaine de romans traduits en plusieurs langues dont « Le meunier hurlant », « Le lièvre de Vatanen » et, en 2001, « La douce empoisonneuse ». Depuis 2010, Arto Paasilinna, victime d’un accident vasculaire cérébral, séjournait en maison de soins. » Petits suicides entre amis » parut à Helsinki en 1989.
Commentaire
« Le plus grave dans la vie c’est la mort, mais ce n’est quand même pas si grave » dit la citation en exergue du livre.
Arto Paasilinna est un spécialiste du roman picaresque. Il a l’art de nous transporter dans des aventures extravagantes, autant de prétextes à présenter des tableaux de vie et une galerie saisissante de portraits d’êtres de toutes les couches de la société et de tous les pays. Les critiques de la Finlande (chapitre 20) ou de la Suisse (chapitre 31) sont cinglantes et désopilantes.
…les valaisans ne pouvaient tout simplement pas accepter le projet du groupe…
Dès le second chapitre, le lecteur est embarqué dans le voyage. La plume acide d’Arto Paasilina nous montre que l’idée de suicide, la vieillesse, le désespoir peuvent coexister avec les plaisirs de la vie, un bon repas, un verre de vin, un voyage. Ce sont bien nos contradictions humaines. Les problèmes existentiels des hommes sont décrits sans concession. Le filtre d’un humour subtil déniche derrière le masque de ces désespérés, leur besoin d’entraide, d’amour ou de compagnie. Le paradoxe est que leur projet commun mortifère, l’idée de suicide, rassemble les participants et les retransporte dans la vie.
Une phrase
« Le sentiment d’une même appartenance avait consolidé leur confiance en soi et sortir de leur univers étriqué leur avaient ouvert de nouveaux horizons » P. 267
« Petits suicides entre amis » Arto Paasilina, Éditeur : GALLIMARD (26/05/2005)