François et Cécile, la quarantaine, décident de prendre une année sabbatique. Ils quittent Paris et se retrouvent à Marrakech où ils acquièrent un riad. Lors de leur installation, ils trouvent «une vieille femme», dans une des chambres du riad. Embarrassés et dépassés par la présence inattendue de cette petite femme noire presque centenaire, ils cherchent aide et conseil chez un voisin professeur d’histoire, chez un commissaire, auprès du consul. La vieille dame mystérieuse, l’esclave d’une ancienne famille du riad, semble attendre le retour du «fils» Tayeb. Il était parti au combat lors de la seconde guerre mondiale. Des Français devraient le ramener dans ce riad…
L’auteur, Fouad Laroui s’est adjoint un des principaux personnages du roman, le professeur d’histoire Mansour pour plonger le lecteur dans un tourbillon de subtilités, voire de facéties, le sel de la vie à Marrakech. En racontant l’histoire de Tayeb qui s’est engagé deux fois, d’abord dans les troupes d’Abdelkrim pour combattre les Français et les Espagnols dans le nord du Maroc, puis dans l’armée française durant la seconde guerre mondiale, l’écrivain dévoile une intéressante page de l’histoire du pays (des années 1912 jusqu’à la fin de la 2ème guerre mondiale) et magnifie l’abnégation des soldats marocains sur les champs de bataille africains et européens. Le Maroc a résisté à la conquête occidentale mais une conférence, tenue à Algésiras à l’hôtel Reina Cristina en 1911, «moment de troc planétaire» régla le sort du pays.
D’un vieil album photo, une carte postale de l’hôtel Reina Cristina en 1955.
L’auteur
Fouad Laroui est un économiste et écrivain marocain né en 1958 à Oujda à la frontière du Rif au Maroc. D’expression française et néerlandaise, il est professeur de littérature à l’université d’Amsterdam. Il a publié entre autres « Les Dents du topographe », « De quel amour blessé », »Une année chez les Français ».
Sur la vieillesse…
La Vieille Dame du riad est un roman déroutant frôlant parfois le fantastique. La vieille dame pourrait n’être qu’un spectre. Support d’un coup monté, elle n’ouvre pas une seule fois la bouche! Les nouveaux propriétaires du riad ne peuvent la jeter dehors: c’est une personne fragile et apparemment sans famille. Pour eux, Français, c’est un choc de cultures. Le commissaire Chabane leur rappelle les usages marocains «on les (nos vieux) garde chez nous en famille…» et «…il y a un article de notre code civil qui impose aux enfants de nourrir et loger leurs parents âgés». Selon l’auteur, les traditions disparaissent, un premier hospice a vu le jour à Casablanca. Comme pourrait improprement laisser penser le titre, La Vieille Dame du riad apparaît et reste pour le lecteur, voilée de mystère.
Le film Hors zone (2012) du réalisateur Noureddine Douguena donne, lui, un éclairage actuel et un signal d’alarme au sujet de la situation des personnes âgées au Maroc qui risque de dégénérer. Inspiré d’une histoire vraie, cette œuvre cinématographique raconte le sort de deux hommes âgés abandonnés dans la rue par leurs propres enfants et qui se retrouvent, à leur âge avancé, confrontés à la dureté et aux aléas de la vie. La maltraitance des parents et leur abandon par leurs familles est l’un des phénomènes sociaux devenu de plus en plus fréquent dans la société marocaine.
Il est évident que cette farce moderne La Vieille Dame du riad n’avait pas pour cadre d’analyse la situation d’un senior au Maroc. Les différences culturelles entre la France et le Maroc sont bien le thème premier du livre et Fouad Laroui manipule les personnages avec dérision pour démonter leurs stéréotypes.
Une phrase
«La vieille dame ne bougea pas. Il poussa l’écuelle doucement vers sa bouche et eut l’impression étrange que l’objet ne rencontrait aucun obstacle, comme s’il pénétrait dans une sorte d’éther à visage humain. Ce devait être une illusion d’optique» Page 76 « La vieille dame du riad » (Julliard, 2011, version Pocket)
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Votre éditorial est en toute franchise intuitif.Bravo à à son écrivain.Je reviendrai en début de semaine prochaine
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Votre design est carrémentbien fait.Un total bonheur.
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votre theme est réellement palpitant.Hourra à son créateur.Je vous relirai régulièrement
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