Le forfait INAMI:seconde partie du financement d’un séjour en maison de repos.(3)

Avec la contribution du résident, le forfait payé par l’assurance soins de santé (Inami) constitue le second pilier qui couvre son séjour en maison de repos.

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Le budget des maisons de repos avec ses 2,5 milliards d’euros en 2013 se place en 4ème position dans le budget des soins de santé.

Comme nous l’avions indiqué, les versements Inami représentent environ 50 % des recettes des maisons de repos.

 

  • Comment se calcule le forfait Inami ?

Le forfait payé par l’assurance soins de santé (Inami) est un montant déterminé par établissement et facturé par jour pour chaque ayant droit.

Pour calculer les bases de ce montant forfaitaire dû, une  première distinction se fait entre les Maisons de Repos (MR) et les Maisons de Repos et de Soins (MRS), unités qui peuvent coexister au sein d’un même établissement. L’intervention forfaitaire de l’Inami sera plus importante en MRS en raison du grand nombre de personnes âgées plus dépendantes et de la quantité de personnel soignant nécessaire.

Le calcul du forfait journalier Inami est donc basé sur l’inscription dans une unité de logement MR ou MRS et sur des normes qui définissent la quantité de personnel soignant requis en fonction du profil de dépendance de chaque résident.

  • Mais comment est évalué ce profil de dépendance des personnes âgées ?

Ce profil de dépendance des personnes âgées est lui-même évalué selon l’échelle de Katz. Un questionnaire permet d’évaluer les capacités de la personne dans six pans de la vie quotidienne: se laver, s’habiller, se transférer et se déplacer, aller à la toilette, la continence, manger.

Les réponses des professionnels observateurs classent les patients en cinq catégories O, A, B, C et CD. Les catégories O et A groupent les résidents encore autonomes ou partiellement, les catégories B, C et CD ont besoin d’une aide très large ou sont totalement dépendants.

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Concrètement, 95 % environ du forfait Inami servira à couvrir les frais de personnel d’une maison de repos. *

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Le processus d’entrée du résident dans un home est opaque:«Le flou régnerait sur les critères de sélection» indiquait Test-achats dans son enquête. C’est indéniable mais on trouve partiellement ici l’explication du non-respect de «l’ordre des inscriptions». A un moment donné, suivant le nombre de personnel actif dans l’établissement, on comprend que pour le gestionnaire, le profil de dépendance (lourd ou léger)** d’un futur résident devient une donnée plus essentielle à prendre en compte pour la rentabilité de  son établissement puisque ce profil du futur pensionnaire va allouer indirectement une intervention pécuniaire plus forte de l’INAMI.

 * Ce  secteur emploie plus de 100.000 personnes. 

** «Selon les répondants, le principal critère d’admission appliqué par les homes est l’état de santé de la personne âgée, confirme Test-Achats, suivi de l’ordre des demandes».

La contribution du résident en maison de repos (2).

Si un ennui de santé subit impose la précipitation pour le choix d’un établissement,  il faudra trouver une place disponible.  Ensuite le futur pensionnaire et sa famille sont confrontés pour la première fois à une nouvelle sphère de vie avec ses règles et méthodes. Pour eux, il est difficile de discerner, dans le bouleversement de la nouvelle situation, à quoi correspond exactement le prix demandé par la maison de repos pour une journée de séjour.

séjour,coût,supplément; seniorsLa convention ou contrat signé avec l’établissement précise le type d’hébergement et les modalités financières c’est-à-dire ce prix du séjour. Les résidences n’offrent pas toujours une grille transparente des prix. C’est souvent suite à l’usage ou aux limitations par rapport à la vie antérieure que le résident et sa famille mesurent concrètement l’impact financier des prestations.

De manière générale, la liste ci-dessous permet de se faire une première idée des divers postes habituellement compris dans un prix de séjour. S’informer soigneusement dans chaque établissement visité est indispensable. Attention, les réglementations des trois régions diffèrent légèrement sur ce qui est obligatoirement inclus dans le prix d’un séjour de maison de repos ou, de repos et de soins.

Dans le prix du séjour sont  généralement compris :

  • Trois repas variés respectant les régimes spécifiques (tel que le diabète) les collations et boissons ;
  • Les soins complets 24 h sur 24 ;
  • Les honoraires pour la kinésithérapie (uniquement s’il s’agit d’une Maison de repos et de soins) ;
  • Le matériel pour l’incontinence ;
  • La fourniture et l’entretien de la literie et tous les frais liés à la consommation d’électricité, de gaz, de chauffage et d’eau ;
  • Une chambre meublée et le mobilier obligatoire ainsi que des rideaux, tentures et textiles d’ameublement (parfois il y a une latitude permettant de meubler partiellement la chambre) ;
  • L’entretien de la chambre et des sanitaires ;
  • La participation aux activités et aux animations habituelles ;

Test-Achats mentionnait  déjà en 2013 un prix mensuel de 1 361 € en moyenne.

Dans le premier article consacré à ce sujet, j’avais arrondi le prix journalier des séjours en maison de repos  à 45 €  mais il est de 37,26 € en Wallonie, 45,50 € à Bruxelles et 48,70 € en Flandre.

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 Cours Saleya.  Marché du Vieux-Nice

Ne sont pas compris dans le prix du séjour et peuvent donc être facturés au résident en supplément:

  • Les honoraires médicaux ;
  • Les médicaments ;
  • Les honoraires pour la kinésithérapie (en Maison de repos) ;
  • Les prestations de coiffure et de pédicure ;
  • Les produits de toilette (savon, shampooing, crème et lotions) ;
  • La lessive des vêtements personnels;
  • Les boissons hors repas ;
  • Les frais de transport individuel (ambulance, bus, taxi…) selon facturation du service;
  • Les loisirs exceptionnels, excursions ;
  • Les frais de redevance mensuelle (et frais de communications) en cas de raccordement d’un téléphone, d’une tv, ou d’internet ou de la télévigilance ;
  • La location d’un frigo ;
  • L’aide particulière à des personnes en très forte invalidité ;
  • Les autres exigences particulières.

Suivant le pensionnaire, l’un ou l’autre de ces postes supplémentaires est important, voire nécessaire surtout si le périmètre de vie est restreint à la chambre. Certains ne parviendront plus à recharger régulièrement leur GSM: le téléphone fixe devient le seul lien vers l’extérieur.

On estime qu’ un minimum supplémentaire de 7%  est facturé mais on retrouve souvent des montant de 150 à 200 € pour des postes supplémentaires divers. Ces suppléments doivent apparaître détaillés sur votre facture.

Il y a souvent un abîme entre la facture de la maison de repos et la pension, même confortable, du pensionnaire.

Un exemple ? Pour l’année 2013, dans une chambre à 2 lits d’une maison de repos en Hainaut, le prix  journalier de base était de 1351 €. Une résidente Liliane touchait une pension mensuelle de 1478 €.   Les factures de sa maison de repos indiquaient  la même année des montants mensuels de 1612 €, 1650 € et 1740 € et même 1820 €. Le prix moyen du séjour de Liliane en maison de repos était donc supérieur à son revenu mensuel.

Le plus souvent, la différence est payée avec l’épargne du résident (location de sa maison, revenus mobiliers, épargne…), ce qui est le cas de Liliane dont la maison est louée. Sinon une aide financière de la famille aurait été nécessaire. Le dernier recours est le CPAS qui peut intervenir à certaines conditions  et après enquête.

Qui paie le coût d’un séjour en maison de repos ? (1)

Je suis toujours ahurie de voir que la plupart des pensionnaires de maison de repos pensent assumer totalement seuls les frais de leur séjour en maison de repos.

Odette m’a déclaré: « Je ne suis pas une résidente mais une cliente ».

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En fait, le séjour en maison de repos est financé par deux sources :

  • Une contribution du résident : le pensionnaire paie un prix journalier fixé par la maison de repos selon le type de chambre. Ce prix comprend notamment le séjour en chambre et les repas.  Le prix moyen est de  +/- 45 €  par jour
  • Un forfait payé par l’assurance soins de santé (Inami) intervient pour les coûts liés aux soins des résidents de maisons de repos. La mutualité des résidents paie ce forfait directement à la maison de repos. Ce forfait est lui aussi d’un montant de +/- 45 € par jour. L’Inami intervient donc bien financièrement pour une bonne partie des coûts.

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 * * *

 

Seuil météo: 15 °

CLLlLe comportement des nénuphars permettrait à certains jardiniers de prévoir la météo. Quoi qu’il en soit, en ce début d’été, nous ne sommes pas épargnés par le temps maussade et les précipitations.

Chacun ressent  différemment les caprices du temps. Nous réagissons à l’ensoleillement et les variations du thermomètre ont un impact dans tous les domaines de notre vie: comportement, travail, loisirs,  humeurs, santé mais aussi dans nos pratiques de consommation.

80% de nos activités économiques dépendent des caprices du thermomètre (1).

Au niveau de notre consommation et de nos impulsions d’achats, des études ont montré que 60% des catégories de produits de grande consommation sont météosensibles.

Le seuil psychologique majeur de déclenchement qui nous fait basculer des produits hivernaux vers les produits d’été est la température de 15 ° C.

Ainsi, à 5°C, comme le montrait un reportage télévisé (2), le client se dirige vers le fromage à raclette. A 20°C, les responsables des boucheries préparent les saucisses et viandes pour les barbecues.

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Scampis barbecue

A 21° C, on ajoute les glaces. A 24°C, les clients achètent leur maillot de bain.

Le corps humain doit rester à une température aux environs de 37°C quelle que soit les variations de la température extérieure, -8°C ou + 32°C. Il s’adapte aux variations.

Notre corps dépense le moins d’énergie quand  la température environnementale est à 18 °C et  la température optimale pour le sommeil s’étale entre 16 et 21 degrés.

La température idéale serait 22°C.

Au-delà de 28°C, on sort d’une zone d’équilibre avec l’extérieur et de confort, selon le Pr. Primioulle ( ULB).(3)

Au-delà de 30°C, sortir est à éviter car notre organisme souffre.

35°C est une phase critique: notre corps ne peut plus évacuer la chaleur.(3)

Pour les personnes âgées, la régulation du corps étant moins bonne, le seuil d’alerte est plus bas (30°C).

En effet, l’âge entraîne progressivement une diminution de la perception des changements de température. La composition du corps humain se modifie: le corps d’un cinquantenaire contient environ 50 % d’eau,  et celui d’une personne de 25 ans 60 %.

Le mécanisme de la soif se dérègle et n’apparaît que lorsque la déshydratation est déjà bien engagée d’où la vigilance recommandée pour boire suffisamment d’eau.

D’autre part, le système de transpiration perd son efficacité de régulation, et la chaleur est moins bien supportée: l’adaptation d’un vêtement adapté à la température extérieure est capitale.

Dans nos régions, 10°C correspond à un temps frais et implique une tenue chaude pour sortir. En dessous de 5°C environ, un bonnet et des gants semblent utiles à beaucoup d’entre nous.

15°C nous mène dans une garde-robe d’entre saison et un petit gilet ou un pull sont nécessaires.

A partir de 18°C, on peut songer à alléger les tenues.

De nouvelles technologies textiles peuvent nous aider efficacement. Des textiles « intelligents », très légers, grâce à un effet climatisant peuvent augmenter le bien-être des seniors qui revêtent parfois des vêtements trop lourds ou inadaptés à la température extérieure.

1.  1.  En Belgique, la température moyenne annuelle est de 9,7 °C,  et les températures moyennes sont de 17,0 °C en été et 3,1 °C en hiver.

2.  Reportage télévisé Journal A2/ 18 avril 2013 – Journaliste Virginie fichet.

3. Le Soir, 24 juillet 2013. Page 7.

Volontariat pour l’entraide envers nos aînés

Le constat de désengagement solidaire est criant dans les associations qui s’occupent de l’entraide envers les aînés malades, isolés, handicapés. Ces associations tentent de réconforter les aînés plus dépendants en leur permettant de rester en contact avec le monde extérieur.

Des services de visite aux malades sont rendus depuis longtemps par les bénévoles de mouvements confessionnels mais il y a maintenant pénurie d’engagements. *

Quand apparaît une perte d’autonomie, une dépendance des personnes, on ne se bouscule plus au portillon des bénévoles. La Croix-Rouge notamment recherche des bénévoles pour accompagner à domicile des personnes âgées isolées. En Wallonie, un senior sur 7 vit en situation  d’isolement et 95% des bénéficiaires ont 70 ans et plus.

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Illuminer … Lustre vénitien

L’activité bénévole en faveur des personnes âgées est plus exigeante que d’autres pour plusieurs raisons :

  •  La charge émotionnelle des visites peut  parfois être très lourde. Le volontaire doit avoir un bon équilibre  intérieur et suivre des formations appropriées à l’écoute pour accompagner des personnes démentes, malades chroniques ou en soins palliatifs par exemple.
  •  Pour les visites aux personnes âgées isolées, le lien avec le bénévole doit durer pour créer des repères. Il est demandé aux bénévoles de s’engager sur une période donnée, ce qui crée souvent une contrainte certaine pour le bénévole. « Nous sommes de plus en plus sollicités,  pour trouver des volontaires qui acceptent de consacrer un peu de leur temps à une personne âgée qui souffre de solitude. Or, être bénévole demande un engagement dans le temps, pour qu’un lien véritable puisse se nouer avec la personne visitée. »
  • Dans le secteur d’entraide envers les aînés, il arrive que l’activité du bénévole soit  pompée par des personnes relativement aisées et futées qui estiment avoir le droit de profiter de ce système facile et non contrôlé. Cela se fait donc au détriment d’autres personnes en demande, plus démunies ou isolées. Certaines associations, petites ou avec peu de moyens, ne filtrent pas la pertinence des requêtes.  Rares sont les bénévoles du secteur qui n’ont pas connu  au moins une fois le sentiment d’être instrumentalisés.

– Certains aînés ont largement la possibilité financière de recourir à des services payants pour le transport par exemple. Elles pourraient prendre un taxi mais préfèrent ne pas attendre et avoir quelqu’un à leur disposition;

– Autre exemple, André, bénévole à qui on avait demandé de se rendre chez une dame le samedi, a découvert au fil du temps qu’il compensait l’absence de la dame de compagnie qui venait tous les jours de la semaine, les quatre enfants partant chaque semaine en week-end;

– Alice, qui a une pension modeste était visiteuse avec dans un home. A la demande d’un docteur pensionnaire, elle  lui a acheté plusieurs livres sans jamais être remboursée. Avec beaucoup de cynisme, à sa demande de remboursements, le cher docteur lui a dit : « Dieu vous le rendra ».

De quoi démotiver les plus valeureux des volontaires !

 

Le vieillissement, la distension des liens familiaux, les difficultés économiques ne facilitent pas la vie des aînés en perte d’autonomie. Bien qu’ils bénéficient  de services dédiés pour les aider dans la vie quotidienne à domicile, la solitude est souvent là.

Le bénévole motivé, formé, par sa seule présence et son écoute peut illuminer le parcours des aînés et trouver lui aussi des possibilités d’échanges gratifiants.

*·    *    Ce qu’ont bien compris certains mouvements sectaires qui s’engouffrent dans le créneau de la détresse et envoient des adeptes visiter les malades, trouvant ainsi des victimes  plus désarmées.

 

Seniors bénévoles et « génération sandwich ».

Le bénévolat dans les orties? Nous avons évoqué précédemment la crise actuelle du bénévolat.

Parmi les volontaires seniors, c’est la tranche des personnes âgées de 55-75 ans qui est la plus impliquée. Tant que la santé est stable, que les conditions financières personnelles restent favorables, le bénévolat est envisageable. Les personnes qui se sont dévouées occasionnellement au cours de leur carrière ou dans des mouvements de jeunesse rejoignent plus facilement une association.

L’activité choisie est souvent dans la ligne de parcours de vie de l’intéressé. Les secteurs de prédilection des seniors volontaires sont les écoles des devoirs, les banques alimentaires, les associations religieuses, sportives, musicales ou de loisirs.

Pourtant, une enquête  française réalisée pour l’Observatoire du Management Intergénérationnel montre qu’entre 50 et 65 ans, seul un Français sur cinq s’engagera comme bénévole dans une association. Il apparaît qu’une majorité de personnes en fin de vie active ou à la retraite – 6% – ne souhaite pas s’engager dans une association.

Ces personnes entre 50 et 65 ans exercent encore leurs activités professionnelles et sont souvent soumises à des pressions car on leur reproche d’être moins rentables. Elles commencent à avoir des soucis de santé*, sont prises  en étau entre les contraintes conflictuelles d’attentions à prodiguer aux parents très âgés, aux grands enfants encore à la maison ou qui y reviennent. Cette « génération sandwich »**  n’a plus la possibilité ni la force d’inclure dans son planning une autre occupation bénévole pour la collectivité.

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Ile du Lido près de Venise

D’autre part, en raison des problèmes de chômage de leurs enfants, leur regard est plus aigu. Ils craignent que leur bénévolat nuise à des emplois potentiels.

Si le senior n’a pas de charge familiale ou déficit physique majeur, s’engager dans une activité ou un mouvement social reste positif et favorable à son bien-être. Le bénévole bouge, sort de chez lui, rencontre d’autres personnes, crée des liens et  renforce son réseau social, se sent utile et conserve ainsi une bonne estime de lui.

Reste à bien baliser cet engagement: nous y reviendrons.

 

*L’espérance de vie en bonne santé reste toujours d’environ  62 ans  et ne croît pas  parallèlement avec la longévité

**L’expression «génération sandwich» décrit la génération des personnes prises en sandwich entre les besoins de leurs parents vieillissants et ceux de leurs enfants. C’est un phénomène de télescopage  neuf qui n’est pas compris ni par les aînés, ni par les enfants. La plupart des parents des quinquagénaires actuels n’ont pas eu à gérer la situation de leurs propres parents très âgés. Si depuis des siècles, les besoins des aînés ont été largement assurés par leurs enfants, la situation se complique. L’espérance de vie accrue suite aux progrès de la médecine étend la période de soins à prodiguer bien au-delà d’une année ou deux mais peut atteindre 2 décennies. Il n’est plus rare de voir trois ou quatre générations dans une famille. Les jeunes ne comprennent pas non plus leurs parents ainsi coincés car pour eux la famille prend souvent moins d’importance que leurs réseaux personnels.

Ce sont surtout les femmes qui prodiguent les soins personnels et qui s’occupent de la famille ascendante ou descendante. C’est un travail tenu tacitement dans l’ombre par les bénéficiaires. De plus et il reste très mal mal vu que la génération sandwich s’exprime publiquement sur le poids et les difficultés rencontrées.

Réflexion sur les nuisances aériennes à Bruxelles.

Depuis le 6 février 2014, le ciel  de Bruxelles est gâché par un ballet aérien qui génère nuisances  sonores, pollution et risques sur une ville densément peuplée.

Partout dans le monde prévaut le principe que les avions évitent les grandes villes près des aéroports.

Le plan Wathelet est un nouveau plan de survol et d’approche de la capitale, modifiant complètement du jour au lendemain le cadre de  vie des nombreux habitants  sans se soucier des répercussions sur les Bruxellois, sans avoir mesuré les impacts sonores.

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Survol des avions sur  Auderghem- Nuisances sonores -16 avril 2014

Cet exemple brutal de modification du cadre de vie par une action politique montre combien la vie devient compliquée pour les seniors et… les plus jeunes d’ailleurs. Comment prévoir son avenir s’il n’y a plus de stabilité suffisante au niveau législatif ou juridique qui permette de bâtir un projet ou de s’établir tranquillement quelque part ?

Certes, le monde devient de plus en plus complexe et rapide. On demande aux seniors, aux retraités de s’adapter, de « passer par internet » (sic), d’évoluer vers les nouvelles technologies.

Pour évoluer, il est primordial que chacun puisse continuer à prendre appui sur ses points de stabilité individuelle. Le logement personnel est un de ces ancrages majeurs. Le domicile apporte la quiétude, la sécurité et  le ressourcement qui permettent d’affronter et de gérer les moments délicats de  transition de vie.

Si la qualité de ce cadre de vie peut être compromise ou balayée si rapidement, vieillir sereinement  chez soi* pourrait tenir miracle…

Retrouver un coin de ciel bleu et paisible est nécessaire pour tous.

*Certains hôpitaux et maisons de repos sont aussi  victimes de ces nuisances aériennes.

Tricoter droit ?

Arbres colorés, escaliers bariolés, parcmètres travestis, bancs ornés, autobus chamarrés, statues chaussées, rampes décorées…  Les couleurs chatoyantes du tricot viennent bousculer le quotidien, enjolivent notre cadre de  vie et nous interpellent.

C’est en 2005, aux Etats-Unis que le fil à tricoter a pris du pouvoir. Pour animer son magasin, une américaine Magda Sayeg recouvre d’un tricot la poignée de porte de sa mercerie à Houston. Sans s’en rendre compte, elle lance le mouvement du Street tricot.*

Ce nouvel art du « tricot urbain » ** emploie majoritairement l’outil du tricot mais le crochet, la dentelle et la couture sont aussi admis. Comme le graffiti, le tricot urbain livre un message et s’approprie l’espace public de manière originale mais temporaire, sans le dégrader, en respectant l’environnement. La plupart des opérations d’emballage-tricot se font avec l’aval ou la complicité des autorités sinon cette pratique serait illégale.

Les objectifs de ces habillages tricots sont d’attirer pacifiquement notre attention, colorer certains lieux publics, apporter un brin d’humour. Parfois dans certains collectifs comme le Knit the City à Londres, l’aspect revendicatif  de l’action est prédominant.

Magda Sayeg est devenue une valeur reconnue de la discipline et d’autres artistes plasticiennes élaborent des installations éphémères.

L’esprit du tricot urbain se base avant tout sur le travail d’un groupe de personnes qui veulent sensibiliser à une cause qu’ils partagent. De nombreuses femmes de tous pays ont trouvé  dans cette pratique collective un moyen abordable, efficace, pacifique de communiquer autrement en mettant l’accent sur leurs droits et revendications.

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 Fête de l’Iris. Bruxelles 5 mai 2013

En Belgique, diverses installations ont eu lieu à Louvain-la-Neuve, Courtrai, Bruxelles, Nivelles, Liège. Le collectif  liégeois,  » Elles bougent », réalise des actions tricots pour mettre l’accent sur le besoin d’une égalité hommes-femmes et de la lutte contre les dérives injustes du capitalisme.

Avec un plaisant aspect intergénérationnel, le tricot urbain relie aussi autour d’un thème, des tricoteuses de toute génération.

Tricoter du point mousse, filer, coudre, fuser la dentelle, crocheter, tisser ensemble… ou l’art nouveau de se faire entendre !

*    D’autres expressions anglophones sont utilisées:Yarn-Bombing, Yarnstorming, Knit graffiti, Urban knitting.

** Tricot urbain ou graffitricotage ou graffiti en tricot.

Le bénévolat dans les orties

Le désintéressement solidaire vole en éclat. Les associations peinent à recruter des bénévoles ou volontaires qui  donnent du temps et de l’énergie pour les autres.

Un récent reportage TV en Suisse romande illustrait l’évolution  des mentalités en matière de bénévolat.

Un responsable  y relevait que peu de personnes acceptent encore d’être bénévoles sans rétribution financière.

D’autre part, ce responsable-bénévole déçu, évoquait ce paradoxe: les individus demandent de plus en plus de services à la société et aux associations alors qu’en même temps  ils rechignent à s’investir bénévolement, à « donner d’eux » sans contrepartie financière.

Cette évolution conduit à la mort assurée des sociétés dans les villages ou villes comme les sociétés musicales (fanfares,…) ou sportives (clubs de foots, …).

Sans engagement convaincu de bénévoles, les structures des associations se vident petit à petit, puis s’éteignent tuant le lien social. Même les parents sont peu mobilisés dans les clubs ou groupements qui ont besoin de bénévoles pour les activités de leurs enfants.

Certes, on trouve toujours des bénévoles pour des activités ponctuelles concrètes de première nécessité comme la restauration d’urgence, les plans catastrophes, les grandes campagnes télévisuelles ou les causes altruistes durant les fêtes de fin d’année. Des secteurs restent attractifs pour les volontaires  notamment les associations culturelles ou artistiques.

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La crise du bénévolat n’est pas un vain mot.

La société a changé. L’individualisme va de pair avec la marchandisation galopante du monde. Le temps, c’est de l’argent: tout se vend, s’achète, et se paie.

Dans ce champ d’orties, le bénévole lui agit en total décalage: il s’investit quotidiennement au sein d’une association,  assume même des responsabilités et n’en retire aucun profit ou reconnaissance excepté éventuellement une satisfaction personnelle.

Mais au fil du temps de son engagement, il peut vite se désoler du manque de moyens pour exercer sa mission, peiner à côté de travailleurs qui dans certains mouvements lui font sentir leur supériorité ou l’exploite, pâtir des consommateurs qui lui reprochent son incompétence, son manque de responsabilité, son engagement. Eh oui ! César, entraîneur bénévole de football n’a plus supporté de voir ses décisions, sa compétence même systématiquement décrédibilisés par les parents de son équipe de minimes. Madeleine, visiteuse bénévole de malades dans un hôpital a vu son rôle se transformer et s’intégrer dans la chaîne du  travail de l’hôpital. Elle devait amener à un rythme soutenu les patients aux salles examens sans plus aucune possibilité de tisser un lien avec eux et parfois en subissant les reproches d’infirmières ou de médecins pour des retards dans les transferts. Elle a stoppé net cette activité.

La plainte récurrente des bénévoles démotivés concerne quasi toujours le manque de considération et de respect de leur personne et de leurs actions. 

En outre, de nombreux bénévoles assument leurs frais de déplacement si pas plus (cotisations, achats de partitions, confections d’articles, frais postaux…). Les organisations n’ont aucune obligation légale concernant le remboursement des frais exposés par les volontaires.

Certains bénévoles ou volontaires* finissent légitimement par se lasser et renoncent.

Sans bénévolat, certains services à la population disparaîtront tout simplement.

Pour survivre, le service bénévole s’orientera vraisemblablement vers une logique en phase avec la société de donnant-donnant, en indemnisant les frais de base des individus volontaires, en leur proposant des collaborations ou activités directement valorisantes pour leur personne en termes de développement personnel, d’estime de soi ou de loisir et ce, pour une durée d’engagement limitée et définie au préalable (une période renouvelable de 2 ans). Certains mouvements ont réalistement anticipé les choses. Dans un groupement qui accueille les familles endeuillées après les cérémonies, Danielle, veuve, a trouvé sa place. Ses déplacements sont remboursés et l’activité  indemnisée de manière minime lui permet de rencontrer beaucoup de monde. Henri chante dans une chorale qui rehausse certaines cérémonies: son uniforme, ses déplacements sont pris en charge et il a l’occasion quelques fois par an de faire des petits déplacements dans des coins inattendus.


*La loi sur le statut du volontaire (loi du 3 juillet 2005 entrée en vigueur le 6 février 2006) définit précisément le volontariat. En bref, il s’agit de toute activité exercée sans rétribution ni obligation au profit d’autres personnes ou de la collectivité, dans une organisation, en dehors du contexte normal du travail.