Lisibilité des coûts en maison de repos.

L’article publié par Christian Carpentier dans la Capitale du vendredi 18 mars  2016 «Les maisons de repos deviennent hors de prix» relaie et développe les résultats d’une enquête effectuée par la mutualité Solidaris. Dans 75% des cas, les personnes âgées ont un revenu insuffisant pour faire face à la facture du home.

Jean-Pascal Labille, Secrétaire général de Solidaris, y déclare que la lisibilité des coûts est très difficile, voire impossible.

Comme je l’ai déjà mentionné dans ce blog, la réelle transparence des prix pour les résidents des homes ne sera obtenue que si tous les éléments sont communiqués au public. Car les pouvoirs publics interviennent dans le coût total d’un séjour en maison de repos :

Coût réel d’un séjour en maison de repos 

=

1.   Forfait Inami pour les soins du résident

+/– 45 € par jour, élément non communiqué au résident

+

2.    Contribution du résident

·       Prix de base : 45 € en moyenne par jour

·       Suppléments : par mois,  100 € en moyenne

Le séjour en maison de repos est financé par deux sources : 

         1.Un forfait payé par l’assurance soins de santé (Inami), qui intervient pour les coûts liés aux soins des résidents de maisons de repos. La mutualité des résidents paie ce forfait directement à la maison de repos, ce qui le rend invisible pour les résidents. Ce forfait est d’un montant de +/- 45 € par jour. L’Inami intervient donc bien financièrement pour une bonne partie des coûts du séjour.

         2.Une contribution du résident comprenant un PRIX DE BASE et des SUPPLEMENTS :

LE PRIX DE BASE journalier est payé par le pensionnaire selon un tarif journalier fixé par la maison de repos selon le type de chambre. Ce prix comprend principalement son hébergement et ses repas.

Le prix de base moyen est de  +/- 45 €  par jour et varie selon les régions.

LES SUPPLEMENTS payés par le pensionnaire  s’appliquent quasi à tous  les résidents car ils concernent des postes tels que les médicaments, blanchisserie pédicurie, coiffure, téléphone, visites médicales, kiné, frais de labo… et ces frais atteignent en moyenne 102 € par mois en Wallonie.

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Tout prendre en compte et calculer….

Pour la sécurité tarifaire des résidents, la transparence des coûts d’un séjour en maison de repos devrait être totale.

Deux mesures à mettre en œuvre !

       1.  La part de financement des pouvoirs publics via Inami devrait apparaître sur chaque  décompte mensuel de résident. Rappelons qu’en France, le décompte de tous les coûts et prises en charge est porté à la connaissance du résident via la facture mensuelle de la maison de repos*.

Il est incompréhensible la majorité du public ignore que l’Etat finance déjà bel et bien pour tous les résidents (sauf rares exceptions) un part conséquente de leur séjour en maison de repos. Tout se passe de manière occulte alors que c’est un acte social positif. Arrêtons donc d’infantiliser les citoyens !

Savoir que le coût moyen d’un séjour de résident est de + ou – 2800 € et non pas de 1388 € en Wallonie a une toute autre portée politique et économique pour le public. En pratique, la compréhension concrète du mécanisme conscientisera  le regard des résidents et des familles sur le cadre tarifaire et le contenu exact de leurs contributions mensuelles, parfois expliquées injustement par «l’environnement médical disponible» nécessaire à la personne.

      2.  Certains suppléments doivent être intégrés au tarif de base car ils ne peuvent plus être considérés comme du luxe quand on réside en maison de repos. Comme l’indique Mr Labille dans l’article précité, «la blanchisserie, la tv ou le téléphone devraient par exemple être inclus dans le prix de base de la chambre».

 

*En France, une loi du 28 décembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement vise à renforcer cette transparence et l’information sur les prix pratiqués en EHPAD notamment via le portail www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr qui comportera d’ici fin 2016  tous les tarifs ce qui permettra la comparaison entre établissements.