Bruges: l’hôpital Saint-Jean.

Au Moyen Age, l’accueil des pèlerins et des indigents suite à l’augmentation de la main-d’œuvre campagnarde venue dans les villes provoquera la création d’hôpitaux, notamment dans les comtés de Flandre et de Hainaut.

L’hôpital Saint-Jean de Bruges, fondé vers 1180, sera l’un de ces premiers hôpitaux où des religieux soignaient les pèlerins. L’établissement restera même en fonction jusqu’en 1976.

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Vue sur la salle des malades Jan Beerblock (1739-1806)

Memling Sint-Janshospitaal Museum

Partout en Europe, à partir du 13ème siècle, d’autres «Hôtels-Dieu»*naîtront.

L‘Hôpital Notre-Dame à la Rose à Lessines est resté un exemple visible très complet d’institution hospitalière médiévale avec sa salle des malades et ses lits alcôves, les instruments médicaux et infirmiers.

L’hôpital Saint-Jean est lui devenu un musée artistique. A côté de l’emplacement de l’ancienne salle des malades médiévale de l’hôpital Saint-Jean de Bruges (Oud Sint-Janshospitaal), avec ses briques et ses poutres se trouve la chapelle. « Le salut du corps s’accompagne évidemment du salut de l’âme« . Ces bâtiments s’étofferont au XVème siècle. Maintenant, ils abritent  des livres, registres, des instruments de soins, de la vaisselle, des tableaux qui permettent d’imaginer un peu l’atmosphère hospitalière d’antan.

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Là, sont aussi exposées les œuvres maîtresses  de Hans Memling, réalisées au XVe siècle pour l’institution, comme la célèbre châsse de Sainte Ursule.

Sainte Ursule était invoquée à l’ Hôpital Saint-Jean pour soulager les migraines et apporter une mort sereine.Le 21 octobre 1489, une cérémonie eut lieu dans le chœur de l’église de l’hôpital Saint-Jean  pour placer les reliques dans cette nouvelle châsse peinte avec minutie par Memling qui retrace la vie et le martyre de Sainte Ursule.

Dans l’ambiance animée et touristique de Bruges, la visite du « Memling Sint-Janshospitaal Museum »  situé Mariastraat 38, 8000 Brugge est très reposante.

Journées du Patrimoine 12 et 13 septembre 2015:Bernissart et la machine à feu (2)

En Angleterre dans la  région du Devon, les eaux dans les mines empêchaient aussi une bonne extraction. Avec son associé Savery, Newcomen développa en 1712 une machine appelée pompe à feu, machine à feu ou machine à vapeur (4). Newcomen conçut une machine à balancier constituée d’une grande poutre de bois se balançant autour d’un pivot central pour extraire par pompage l’eau des galeries de mines à l’aide de la vapeur d’eau, via un ensemble chaudière-cylindre-piston-balancier.

Dans  son livre sur l’Histoire de la découverte de la houille (5), Edourad Grar note qu’au début de l’exploitation  de la houille en France, pour tirer l’eau des galeries, il fallait avec une machine à molettes 20 hommes et 50 chevaux marchant jour et nuit. Quand la machine à vapeur Newcomen fut  installée, 2 hommes suffisaient et retiraient en deux jours les eaux d’une semaine.

À sa mort, Newcomen avait installé plus d’une centaine de ses machines. Des améliorations furent apportées par la suite par James Watt.

Bois-du-Luc s’équipe en 1779 d’une telle machine à feu qui  pompe l’eau depuis une profondeur de 112 mètres.

La Compagnie des Mines d’Anzin fondée en 1757 par le Duc Emmanuel et regroupant les sociétés charbonnières du Nord de la France acquiert aussi  des « machines à feu »  en Angleterre. En 1782, une machine à feu installée en forêt de Bonsecours est démontée et installée  à Bernissart dans un bâtiment édifié en moellons de grès de la région. Elle est capable d’exhaurer  50.000 litres d’eau/ heure.

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Bernissart et sa machine à feu restaurée

La conjoncture économique de l’époque fait que l’arrêt d’exploitation est tout de suite signifié à l’ingénieur responsable de la machine à feu de Bernissart, qui en est désolé.

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C’est cette spectaculaire machinerie, exceptionnel vestige restauré qui sera visible lors des journées du Patrimoine les 12 et 13 septembre 2015. Cet unique exemplaire en Europe continentale de progrès industriel permit de descendre de plus en plus dans les profondeurs des mines. Bien plus tard, après l’abandon de la machine à feu et son remplacement par d’autres techniques, les mineurs  découvrirent des iguanodons.(6)

La machine à feu de Bernissart est située:

Rue des Iguanodons 226 à 7320 Bernissart

 Visite guidée (1h30) le samedi et dimanche à 10h30 et 14h30

 Tél 069 59 05 60 ou 069 76 66 13

lucile.savignat@bernissart.be

 

4. le Journal des Mines note qu’il vaut mieux employer machine à vapeur que machine à feu : l’eau réduite en vapeur est le moteur de la machine et le feu n’est que la cause de son évaporation. Journal des Mines  numéro 1 mentionné dans l’ouvrage d’Edourad Grar mentionné ci-dessous  p. 216

5.  Histoire de la recherche, de la découverte et de l’exploitation de la houille dans le Hainaut français, dans la Flandre française et dans l’Artois : 1716-1791. Tome 2 / par ÉdouardGrar -A. Prignet (Valenciennes)-1847-1850 page 216

6. Au mois de mars 1878, dans la fosse Sainte-Barbe du Charbonnage de Bernissart, les mineurs perçaient  alors une galerie de recherche à 322 mètres de profondeur.

Bernissart et la machine à feu (1). Journées du patrimoine 12 et 13 septembre 2015.

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Grâce à l’affleurement naturel du charbon, l’extraction de la houille a débuté très tôt dans nos régions, peut-être à l’époque romaine. Au fil du temps, il fallut rechercher le charbon plus profondément dans le sol. L’extraction s’arrêtait toujours au moment où l’eau empêchait la poursuite des travaux.

  La machine à feu de Bernissart

Souvent à 20 mètres de profondeur, l’eau provoquait l’ennoiement de la galerie. Les charbonniers tentaient d’évacuer l’eau par des cufats (1)

Petit à petit, le sol de nos régions fut criblé de galeries.  Dès le 13ème siècle, s’élaborent des réglementations pour l’exploitation de ces carbonières. Utilisant la simple gravité, les exploitants font des galeries d’exhaure (2) ou  une areine(3).

Le problème de la gestion de ces eaux est telle qu’en 1582, « l’Edit de conquête » cherche à encourager l’innovation dans les techniques de canalisation pour vider ces eaux souterraines  et permet à celui  qui y parvient, d’exploiter lui-même le gisement à la place du propriétaire (moyennant une redevance).

Ensuite,  suivant la configuration des terrains, des machines à chevaux dans un manège, des machines hydrauliques ordinaires,  des moulins à vent…serviront au pompage des eaux.

La Société du Grand Conduit (Bois-du-Luc) fut l’une des premières mines de charbon de Belgique (1685) et mit près de 20 ans pour construire un grand conduit fait de troncs de chênes évidés et  destiné à évacuer les eaux jusqu’à une rivière (dénivellation de 60 m).

A Bernissart en 1865, un aqueduc en briques traversant souterrainement la Grand Place amenait les eaux d’exhaure de la fosse Ste Barbe  vers le ruisseau de la Curette (4).

Des tonnes d’eau étaient souvent retirées, au moyen de bras ou à l’aide de chevaux. On exploita ainsi le charbon, à des profondeurs plus considérables, au-dessous des galeries d’écoulement.

Quel rôle joua la machine à feu comme celle de Bernissart (5) dans l’extraction du charbon?

(A suivre)

1.Robuste tonneau en acier, muni d’une anse ou d’anneaux pour l’accrocher à un câble

2.Galeries destinées à extraire les eaux de profondeur en milieu souterrain

3.Une areine  est une galerie d’évacuation d’eau qui s’évacue par écoulement.

4. Bernissart et son château. 2004.  Cécile Delfanne. Gilbert Delfanne. p.68

5. Machine à feu de Bernissart:     Rue des Iguanodons 226 à 7320 Bernissart

Pour les  visites: Tél 069 59 05 60 ou 069 76 66 13

lucile.savignat@bernissart.be