Seniors bénévoles et « génération sandwich ».

Le bénévolat dans les orties? Nous avons évoqué précédemment la crise actuelle du bénévolat.

Parmi les volontaires seniors, c’est la tranche des personnes âgées de 55-75 ans qui est la plus impliquée. Tant que la santé est stable, que les conditions financières personnelles restent favorables, le bénévolat est envisageable. Les personnes qui se sont dévouées occasionnellement au cours de leur carrière ou dans des mouvements de jeunesse rejoignent plus facilement une association.

L’activité choisie est souvent dans la ligne de parcours de vie de l’intéressé. Les secteurs de prédilection des seniors volontaires sont les écoles des devoirs, les banques alimentaires, les associations religieuses, sportives, musicales ou de loisirs.

Pourtant, une enquête  française réalisée pour l’Observatoire du Management Intergénérationnel montre qu’entre 50 et 65 ans, seul un Français sur cinq s’engagera comme bénévole dans une association. Il apparaît qu’une majorité de personnes en fin de vie active ou à la retraite – 6% – ne souhaite pas s’engager dans une association.

Ces personnes entre 50 et 65 ans exercent encore leurs activités professionnelles et sont souvent soumises à des pressions car on leur reproche d’être moins rentables. Elles commencent à avoir des soucis de santé*, sont prises  en étau entre les contraintes conflictuelles d’attentions à prodiguer aux parents très âgés, aux grands enfants encore à la maison ou qui y reviennent. Cette « génération sandwich »**  n’a plus la possibilité ni la force d’inclure dans son planning une autre occupation bénévole pour la collectivité.

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Ile du Lido près de Venise

D’autre part, en raison des problèmes de chômage de leurs enfants, leur regard est plus aigu. Ils craignent que leur bénévolat nuise à des emplois potentiels.

Si le senior n’a pas de charge familiale ou déficit physique majeur, s’engager dans une activité ou un mouvement social reste positif et favorable à son bien-être. Le bénévole bouge, sort de chez lui, rencontre d’autres personnes, crée des liens et  renforce son réseau social, se sent utile et conserve ainsi une bonne estime de lui.

Reste à bien baliser cet engagement: nous y reviendrons.

 

*L’espérance de vie en bonne santé reste toujours d’environ  62 ans  et ne croît pas  parallèlement avec la longévité

**L’expression «génération sandwich» décrit la génération des personnes prises en sandwich entre les besoins de leurs parents vieillissants et ceux de leurs enfants. C’est un phénomène de télescopage  neuf qui n’est pas compris ni par les aînés, ni par les enfants. La plupart des parents des quinquagénaires actuels n’ont pas eu à gérer la situation de leurs propres parents très âgés. Si depuis des siècles, les besoins des aînés ont été largement assurés par leurs enfants, la situation se complique. L’espérance de vie accrue suite aux progrès de la médecine étend la période de soins à prodiguer bien au-delà d’une année ou deux mais peut atteindre 2 décennies. Il n’est plus rare de voir trois ou quatre générations dans une famille. Les jeunes ne comprennent pas non plus leurs parents ainsi coincés car pour eux la famille prend souvent moins d’importance que leurs réseaux personnels.

Ce sont surtout les femmes qui prodiguent les soins personnels et qui s’occupent de la famille ascendante ou descendante. C’est un travail tenu tacitement dans l’ombre par les bénéficiaires. De plus et il reste très mal mal vu que la génération sandwich s’exprime publiquement sur le poids et les difficultés rencontrées.

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