Travailler à 65 ans? Pourquoi?

En 2011, les chiffres du SPF Economie montraient que dans notre pays, 38.816 personnes de plus de 65 ans effectuaient un travail rémunéré. Le nombre d’employés en âge de pension mais au travail est de 12.000. Parmi les indépendants de plus de 65 ans, 80.000 travailleraient encore.

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Selon une enquête réalisée par Delta Lloyd Life , 33 % des Belges rejettent l’idée de travailler jusqu’à 65 ans et  31 % des répondants à cette quête de 2012 se déclarent tout à fait disposés à travailler jusqu’à 65 ans. Un grand nombre de  travailleurs attendent donc impatiemment le moment de la pension pour quitter un emploi fastidieux, ménager une santé défaillante, ou se consacrer pleinement soit à leur famille, soit à leur violon d’Ingres.

Mais dans le même temps, une quotité de travailleurs seniors, plus nombreuse au fil des années, préfère maintenant prolonger, au-delà de 65 ans, ses activités professionnelles, avec ou sans aménagement du temps de travail. Quelles motivations fondent leur choix?

– Des arguments financiers peuvent être présents. Cela peut-être une nécessité pécuniaire  pour certains indépendants qui voient, au moment de  la pension, chuter brutalement leurs revenus. Un indépendant sur 10 serait dans ce cas. D’autres  travailleurs veulent conserver un train de vie généreux et avoir les moyens de voyager par exemple.

– Des motivations objectives et inhérentes au type de travail comme l’amour d’un job apportant beaucoup de satisfactions, le souhait de finaliser un projet, l’exercice d’une fonction valorisante ou qui apporte une reconnaissance sociale expliquent aussi le choix de maintenir son activité.

– D’autres raisons sociétales amènent au choix de poursuivre une carrière tardive : il y a une évolution des mentalités et une transformation des organisations de vie qui privilégient l’épanouissement personnel.

  • Fondamentalement, notre grande espérance de vie implique aujourd’hui un allongement du temps moyen de retraite, ce qui modifie les perspectives d’avenir et de planification pour les personnes. Il n’y a plus la même urgence vitale à profiter immédiatement de sa retraite si on peut encore espérer au moins 20 années de survie.    

  • Les parcours de vie ne sont plus rectilignes ou homogènes et peuvent générer des attitudes opposées. Des personnes ont pris leur envol tardivement après une période de chômage; d’autres ont connu des carrières en dents de scie: ces travailleurs apprécieront alors de prolonger la période mature de leur carrière. Telle femme après un divorce, ou après un arrêt prolongé  de carrière pour s’occuper de son foyer, de ses enfants ou parents âgés souhaitera retrouver plus tardivement un  cadre professionnel tandis qu’une autre qui a pu concilier carrière et éducation des enfants grâce à divers modes de garde, appréciera de garder ses petits-enfants au moment de la  pension.

  • D’autre part, un tiers des personnes de plus de 55 ans vivraient seules. Apprivoiser la solitude n’est pas si facile d’autant que celle-ci se conjugue avec la grande espérance de vie. Il sera donc agréable de rester en contact avec d’autres personnes par le biais du monde du travail d’autant que l’offre des loisirs ou occupations durant la semaine s’avère encore réduite ou coûteuse et que les occupations bénévoles, exercées à long terme, ne sont pas toujours gratifiantes.

Du côté des entreprises, les services de ces travailleurs expérimentés de plus de 65 ans peuvent solutionner des difficultés transitoires de l’entreprise, permettre des parrainages de jeunes travailleurs et la passation de savoirs dans une ambiance où la rivalité est absente.

Les deux atouts qui permettraient de retenir avec succès des travailleurs âgés en activité ont été mis en évidence par certaines enquêtes : il s’agit de la possibilité d’aménager le temps de travail et la sauvegarde d’une certaine autonomie d’action dans le travail à effectuer.