Il y a quelques jours, je téléphonais à Marguerite qui est entrée dans un home.
L’aimable réceptionniste de l’établissement où réside Marguerite me demande un peu de patience : « Je dois aller remettre le téléphone portable à Marguerite car elle n’est pas dans sa chambre mais au salon ». En attendant d’avoir Marguerite au bout du fil, je songeais à ce portable qui passe ainsi dans ce home, très souvent de main en main.
Or, diverses études montrent que les téléphones mobiles fourmillent de germes divers. En 2006, Joanna Verran, professeur de microbiologie à l’université de Manchester montrait le grand éventail de bactéries retrouvées sur ces téléphones. Plusieurs facteurs favorisent la croissance bactérienne : la manipulation constante de l’appareil parfois utilisé comme jouet, la chaleur interne de l’appareil lui-même, le fait que l’appareil soit placé près de la bouche, du nez permet une généreuse diffusion de diverses particules, les protections (sacs, coques, poches) dans lesquels nous enfermons les appareils sont des nids chauds propices aux hôtes indésirables.
Selon l’Express, des scientifiques turcs de l’université d’OndokuzMayis ont détecté des microbes sur presque 95% des téléphones portables des médecins et infirmiers (voir slate.fr).
Ont notamment été identifiés parmi les pensionnaires indésirables qui colonisent les appareils des staphylocoques dorés l’Escherichia coli, la Klebsiella pneumoniae (à l’origine d’infections respiratoires) et la bacille pyocyanique qui peut être responsable d’infections nosocomiales.
S’il n’y a en principe pas de risque sanitaire grave pour une personne en bonne santé, la situation peut être différente pour une personne âgée dans une maison de retraite ou pour un malade affaibli dans un lieu de soins.
Un fait divers rapporté ce 27 août 2012 août devrait inviter ceux qui se montrent sceptiques à la prudence. Le journal ougandais « The Daily Monitor » relate un simple larcin de GSM qui a gravement contaminé le voleur. L’homme de 40 ans a réussi à s’introduire incognito dans l’unité de soin de l’hôpital Kagadi pour y dérober le téléphone portable d’un patient atteint du terrible virus Ebola. La police a pu attraper le voleur qui hélas était déjà contaminé.
La stérilisation des appareils téléphoniques portables ou Gsm n’est pas concevable : ils recèlent bien trop de minuscules interstices.
Quelques mesures s’avèrent donc utiles :
– Se laver fréquemment les mains reste une excellente mesure de prévention.
– Eviter d’échanger son téléphone. L’appareil n’est plus « un téléphone public » et doit être considéré comme un objet personnel comme l’est une montre par exemple.
– Nettoyer régulièrement les téléphones sans fil ou les GSM permet d’éloigner les agents indésirables. Mais comment faire ?
Il existe sur le marché des fournitures de bureau, divers produits appropriés mais une solution rapide et efficace consiste à utiliser des lingettes de nettoyage pour les lunettes et un coton tige humide pour les touches du clavier. Pour ne pas endommager l’appareil, il ne faut pas vaporiser de liquide, ni utiliser de solvant ni de mouchoir ou un essuie-tout qui risqueraient de griffer l’écran.
Cela dit, n’hésitons pas à téléphoner à nos tantes ou résidents de maison de repos : ils souffriront probablement plus vite de solitude que d’un méchant germe niché dans un téléphone.