Un jeune homme solitaire de 36 ans, vendeur de téléphones mobiles, apprend le décès de son père dont il s’était éloigné. Retraité, ancien fonctionnaire des impôts, le défunt était un homme sans histoire. Le fils se rend dans la maison paternelle pour organiser les obsèques. Il y découvre une situation impensable. Il prend une mauvaise décision en espérant trouver une explication. Tout va s’enchaîner pour lui comme dans un cauchemar.
« Son chat- j’étais sûr qu’il en avait un… »
L’auteur
Né en France à Colombes en 1982, Alexandre Postel est un écrivain français et professeur de lettres à Paris. Il a reçu en 2013 le prix Landerneau ainsi que le Prix Goncourt du premier roman pour Un homme effacé.
Commentaire
Face à un psychiatre, le narrateur relate comment se sont déroulés pour lui les cinq jours qui ont suivi le décès de son père.
Il tente d’analyser ce qui est arrivé. Cela l’oblige à analyser la relation déficiente qu’il a vécue avec son père.
Ce roman sur la filiation est déroutant. A son insu malgré son éloignement, la filiation rattrape le narrateur. Son isolement ne l’a préparé à ce qu’il allait découvrir et vivre.
En cas de revers, on a tendance à utiliser les canevas du passé imprimés à notre insu en nous: la filiation fait qu’une part de notre construction personnelle nous échappe.
» tout était logique... »
Beaucoup de romans abordent le thème de la filiation souvent douloureuse et évoque la construction résiliente des enfants. Ici , le lecteur est désarçonné de voir le narrateur sombrer dans un abîme sordide.
Ce roman pose la question de la filiation mais aussi celle de l’impact du décès d’un père devenu pourtant lointain.
En cas de décès d’un parent, se crée toujours un état de déséquilibre pour les enfants. Comment vit-on le décès de parents âgés? Même à l’âge adulte, la mort reste un traumatisme même si le temps a permis de « désidéaliser » les parents et de mieux cerner les facettes humaines de son parent. On les apprécie ou elles nous chagrinent… En principe, après le deuil et le chagrin, on s’émancipe du passé: on retire les bons enseignements pour passer à autre chose.
Dans ce roman, le narrateur ne se rendait pas compte de la personnalité déviante de son père. Son être vit un véritable cataclysme avec la découverte de l’inhumanité. Une descente aux enfers.
Une phrase
« … je ne saisis les choses que l’une après l’autre, de manière discontinue comme les diapositives que mes parents projetaient au mur ».