Bénévoles en burnout ….

Le burnout, bien connu dans les milieux professionnels, s’installe aussi chez les bénévoles qui n’ont pas su poser des limites à leur action.

Le terme « Burn out »  signifie: « brûlure interne« .

Herbert J. Freudenberger a publié en 1980, un livre sur l’épuisement professionnel. » En tant que psychanalyste et praticien, je me suis rendu compte que les gens sont parfois victimes d’incendie, tout comme les immeubles.  Sous la tension produite par la vie dans notre monde complexe, leurs ressources internes en viennent à se consommer comme sous l’action des flammes, ne laissant qu’un vide immense à l’intérieur, même si l’enveloppe externe semble plus ou moins intacte » (L’épuisement professionnel: la brûlure interne, p.3).

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La situation peut sembler paradoxale  chez des bénévoles qui s’activent  volontairement et gratuitement mais beaucoup de bénévoles s’épuisent et se découragent après plusieurs années.

L’analyse du  phénomène du burnout chez les bénévoles en est encore aux balbutiements.

Les chercheurs  qui ont étudié ce syndrome d’épuisement professionnel ont mis en évidence deux facteurs majeurs.

Le burnout a tendance à survenir:

· Là où l’activité professionnelle implique un  engagement relationnel  intense comme c’est le cas pour les professions d’aide.

· Là où existe souvent un déséquilibre entre les ressources à la disposition de l’individu et son activité ce qui entraîne un sentiment d’inefficacité et une frustration permanente pour lui. 

Cette analyse se transpose aisément au monde du bénévolat puisque les deux éléments y sont récurrents. D’autre causes spécifiques peuvent encore attiser le burnout des bénévoles, comme un engagement personnel intense, une grande responsabilité et mise en cause des bénévoles, des tensions internes pénibles entre membres et direction, des facteurs sociétaux comme la moindre reconnaissance des actions altruistes.

Quand on lit dans le journal « Le Soir » du 2 Juillet 2015 à propos de la menace de grève des médecins contre le tiers payant obligatoire que Roland Lemye, vice-président de l’Absym déclare et sans doute avec une réelle pertinence vu l’évolution de notre société actuelle:

«On sait que ce qui est gratuit devient rapidement sans valeur» *.

La question du niveau de reconnaissance accordé actuellement aux actions bénévoles trouve toute sa légitimité. Appliquons le raisonnement  de la gratuité au  bénévolat dans le secteur médical ou les hôpitaux: la conclusion de la dévalorisation  de ce travail bénévole se fait sentir non seulement chez les patients mais aussi chez les référents médecins ou cadres: ce sentiment de non-valeur m’a plusieurs fois été confirmé.

Avant tout engagement bénévole, une réflexion s’impose donc pour les futurs bénévoles. Quelques questions doivent être examinées,  ce que nous verrons bientôt.

*or, il faut bien préciser que les visites médicales ne sont nullement gratuites mais remboursées par la mutuelle.