Certains seniors, handicapés ou malades, ont besoin d’être aidés.
Comment prendre soin et les aider en respectant leur dignité?
Comprendre la vieillesse. Prendre soin. Chacun de nous a ses valeurs et son imagination fertile. Le petit monde de la gérontologie est parfois étonné par des projets ou études qui interpellent ou des initiatives « originales » . Voici ici quelques projets : seraient-ils acceptables pour vous, devenus seniors?
- Prendre soin de ses parents ou grands-parents vieillissants pourrait bientôt se faire depuis son jardin. Un projet développé en Flandre prévoit d’installer les seniors dans des espaces de vie sous forme de container, déplaçable et parfaitement équipé. Les containers seraient placés dans les jardins des familles des personnes vieillissantes.
Oeuvre de Paco Sagasta 1995.
(Hôtel Diana Molsheim- France)
- En France, l’ancienne secrétaire d’Etat Rama Yade a proposé un service civique obligatoire pour les seniors, « à partir de l’âge de la retraite jusqu’à la perte d’autonomie ». Si ce travail obligatoire permettrait d’arrondir les fins de mois des retraités, elle imagine qu’une partie de la retraite devrait être conditionnée à l’accomplissement de ce service civique dans les domaines suivants : Culture et loisir, Développement international et action humanitaire, Education pour tous, Environnement, Intervention d’urgence en cas de crise, Mémoire et citoyenneté, Santé, Solidarité, Sport.
- La Suisse, passant outre au vif débat qui oppose les spécialistes de gérontologie, a autorisé un projet de construction d’un village façon années 1950, réservé aux personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’autres troubles neurodégénératifs. Le village devrait s’implanter près de Wiedlisbach, dans les environs de Berne vers 2019. Les maisons seront délibérément conçues pour recréer l’atmosphère d’antan. Pour renforcer l’apparence de normalité, les personnels soignants se déguiseront en jardiniers, coiffeurs ou commerçants. Markus Vögtlin, l’entrepreneur suisse à l’origine du centre de Wiedlisbach, a pris pour modèle une maison de retraite néerlandaise de Hogewey dans la banlieue d’Amsterdam créée en 2009.Vivre dans ce monde d’illusions a un coût de 5 000 euros par mois.
- En 2013, au Canada une étude a été publiée Patients’ willingness-to-pay for an Alzheimer’s disease medication. Des chercheurs canadiens ont interrogé des personnes malades d’Alzheimer, pour laquelle aucun traitement amenant la guérison n’existe à ce jour. Les questions se basaient sur l’existence d’un médicament (imaginaire) avec des variations d’effets secondaires et d’efficacité et demandaient quelles sommes ces malades seraient prêts à dépenser pour se soigner ?
- Ils sont en Thaïlande, atteints d’Alzheimer ou de démence sénile. Ils finissent leurs joursà Chiang Mai, à 8500 kilomètres de leur pays, la Suisse. Le petit centre spécialisé Baan Kamlangchay fondé par le Bernois Martin Woodtli compte 14 résidents. Les hôtes sont pris en charge 24 heures sur 24. La nuit, les accompagnants dorment sur un matelas au pied de leur lit. Pour un patient, il y a trois soignants. Les patients peuvent se déplacer en toute liberté puisqu’ils sont toujours accompagnés. Pour des Thaïlandais, il est normal de prendre soin des aînés. Cette alternative insolite de prise en charge pour le malade a un coût: environ 3500 francs par mois. Si le contact humain est privilégié, le malade est loin des siens, plongé dans un autre monde avec une langue inconnue. A à partir d’un certain stade de la maladie, l’aspect linguistique ne jouerait plus. L’éloignement non plus car «En fait, les patients emportent leur histoire, leur passé avec eux et le vivent ici», constate Martin Woodtli.